Divinité Aguin
La divinité Aguin
Les mythologies africaines sont si nombreuses, complexes et variées qu’elles ne peuvent faire l’objet d’un panorama exhaustif. Bien que la tradition et la transmission orales propres à la culture africaine constituent un obstacle majeur à cet effort de recensement et qu’il ne faille pas négliger l’importance primordiale des parcours initiatiques, seules clés pour toucher réellement le cœur de la signification symbolique des rites et des légendes, on peut dégager d’une vision d’ensemble des mythologies africaines quelques caractères généraux communs aux différentes croyances. De ce fait, nous remarquons un large nombre de divinités couramment invoquées par les hommes : c’est le cas par exemple de la divinité Aguin, encore appelée Aziza. Dans une étude cohérente bien que concise, nous étudierons le mythe tournant autour de cette divinité.
Définition des concepts
- Mythe : du latin mythos, le mythe est un récit fabuleux contenant en général un sens allégorique.
- Divinité : du latin divinitas, la divinité veut tout simplement dire « essence divine, nature divine ».
- Aguin: esprit bienfaisant vénéré chez les Ewé du sud-Togo qui transmet des pouvoirs médicinaux aux hommes.
L’un des points de convergence des mythologies réside en la croyance en un Etre Suprême qui crée et gouverne l’univers, considéré comme un espace rigoureusement ordonné. Les traditions africaines sont présentes depuis des milliers d’années mais personne n’a encore réussi à dater le début des traditions. Elles sont des traditions orales, du bouche à oreilles, c’est donc pourquoi elles sont transmises de générations en générations. Nous ne pourrions affirmer que les traditions africaines possèdent un fondateur. Par contre, il y a des dieux qui sont considérés, d’une certaine façon, comme fondements des traditions. Ainsi, en Afrique, cette divinité s’inscrit dans un registre à part au sein des différents panthéons. Elle porte le nom d’Amma chez les Dogons du Mali ; Olorun chez les Yoruba ; Mawu-Lisa chez le peuple Fon du Bénin, du Togo et du Ghana ; etc. Nous ne pouvons pas passer sous silence sans parler des esprits qui sont la plupart ceux des ancêtres et qui sont redoutés. Quant aux génies, il en existe sous différentes formes. Alors, qu’en est-il de la divinité Aguin ?
Présentation générale de la divinité
- Description de la divinité
Cet esprit de génie est considéré comme « Génie des peuples pygmées » à qui l’on prête une grande puissance. Cette race de fées est en quelque sorte la reine de la médecine et la déesse des chasseurs. Sa particularité est d’enlever de façon mystique les êtres humains pour leur enseigner le pouvoir médicinal des plantes. Ces génies se manifestent comme une anomalie. Il doit être connu sous d’autres noms ailleurs en Afrique, comme c’est le cas de « Mami water ». Ils sont de petite taille et sont très rares. Il est dit que leur origine provient de ceux qui sont morts dans la forêt. Invisibles qu’ils sont, il faut passer des cérémonies d’initiation à leur pratique avant d’etre en contact avec eux ; et ces cérémonies se font par des initiés. Ainsi, il existe une occasion de les apercevoir ; c’est à midi ou à minuit, mais si vous les apercevez, vous serez envoûtés. Ils aiment plus les religieux que les animistes. Dans le même sens, il y a des gens de bonne volonté qui désirent les avoir en leur possession, mais d’habitude, ces gens ne sont pas totalement compatibles avec ces génies plus que les gens que les génies ont eux-mêmes choisi. La plupart des temps, ces génies ne tuent pas ni faire de mal à un être vivant.
Cependant, il existe des mauvais et méchants génies. Ils peuvent tuer facilement, et c’est d’ailleurs leur spécialité : faire du mal. Ces génies peuvent par exemple attacher sous le soleil leur adepte lorsqu’il viole un de leurs principes. Quant à l’esprit Aguin, il est un génie bienfaisant.
Bergers ou propriétaires des animaux sauvages, les génies de brousse sont d’abord les ennemis naturels des chasseurs. Partout, ils cherchent à saboter la chasse. Ils dissipent le gibier en claquant des mains ou jetant des pierres, ils sauvent et soignent les animaux blessés. Et leur protection ne reste pas défensive : ils attaquent le chasseur, l’égarent, le frappent, lui griffent le visage, le rendent aveugle ou fou, l’enlèvent durant de longues périodes dans leurs demeures (typiquement des termitières). Les génies de brousse peuvent féconder des femmes humaines. Dans la plupart des cas, ces unions donnent lieu à des naissances particulières : nains, rouquins, hydrocéphales, enfants estropiés ou handicapés. Souvent les enfants de génies sont eux-mêmes des génies, surtout dans les cas où (comme dans beaucoup de populations voltaïques) le terme pour « génie » signifie également « jumeau ». Chez les Éwé, tous ceux qui ont séjourné chez le génie de brousse ou sont censés l’héberger (chasseurs revenants, devineresses en formation, mères de jumeaux) sont obligés de laisser pousser leurs cheveux
Il est dit, que cet esprit sait compter les nervures de toutes les feuilles. Aguin reste un mystère des abimes inconnus ; connaisseur des plantes et de la phytothérapie, médecin de la forêt, grand hôpital des bontés divines. Lorsqu’il sort, un cortège de plusieurs vents bavards escorte sa sortie. Les élus de son prodige nous reviennent tous changés avec une conscience lucide, dépossédés du voile du passé, rejettent leurs souvenirs. Avec ses dons, ils proclament les bienfaits, honorant son école. De leurs bouches sortent désormais le mot qui guérit ; de leurs mains, la recette qui soulage et congédie la maladie.
- Territoires
- Initiation et pratiques
- Initiation
- Pratiques
- Etude comparative de la divinité à une divinité d’une autre communauté
- Ressemblances
- Dissemblances
Au terme de notre étude sur le mythe de la divinité Aguin, encore appelée Aziza au Bénin, il en ressort que la mythologie de l’Afrique est à la fois unique et impressionnante de diversités. Ainsi, même si les peuples partageaient une même langue commune et vivaient à proximité les uns des autres, les croyances locales variaient énormément. Concernant le mythe de la divinité Aguin, nous avions eu à ressortir ses manifestations et son importance aux hommes et nous avons constaté que ce mythe est une réalité, c’est-à-dire la divinité Aguin existe réellement.
Bibliographies
- http://www.rogofiangor.togocultures.com
- https://hal.archives-ouvertes.fr
- DIM DELOBSOM, Antoine A. (1934), Les secrets des sorciers noirs, Paris, Nourry.
- DUGAST Stéphan (2010), « Bois sacrés, lieux exceptés, sites singuliers : un domaine d’exercice de la pensée classificatoire (Bassar, Togo) », in JUHÉ-BEAULATON Dominique (dir.), Forêts sacrées et sanctuaires boisés.
- EDAH Paulin Etienne (1980), Lumière sur le monde de Vodoun, Cotonou, Organisation Béninoise pour la Recherche et la Définition de la Tradition Divinatoire.
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